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Le pays des irréductibilités

En pleine Intifada, Israël/Juifs/Arabes en 2002, j'écrivais déjà cela - "Nous vous avons rejoint dans l’automne mais la période reste « chaude ». Les attentats partout dans le pays, parfois plusieurs fois par jour, sont comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête, dès que l’on met le nez dehors. Il n’est pas rare d’apprendre en rentrant chez soi que l’on était dans la rue d’à côté lorsque cela a explosé au même moment ou exactement au même endroit quelques jours auparavant. Le pays est tellement petit et la population si peu nombreuse que chaque jour on croise une personne qui a perdu quelqu’un qu’il ou elle connaissait. Paradoxalement, c’est ici à Eli que je nous sens le plus en sécurité, nettement plus qu’en ville".


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"Et vu d’ici, les choses semblent soudain plus nettes. Dans cette situation impossible que nous tiendrons pourtant tant que cela sera, aucune solution n’est humainement envisageable et toutes les décisions qui seront prises ne seront pas les bonnes, ni même les moins pires. Car tout ceci n’a tout simplement rien d’humain. Les plus sensés d’entre nous attendent le Messie, quelle que soit la monture qui Le portera


Pour les Arabes, les Juifs n’ont rien à faire dans cette partie du monde. La création d’un État palestinien, en « rendant » ou pas la Judée-Samarie, ne changerait rien à l’affaire. À côté de cela, les Nations refoulent régulièrement « leurs » Juifs. Et les Juifs n’ont que cette terre dans le monde, la seule qui fasse sens à leurs yeux, cette minuscule langue de sable, de rochers et de collines ; ils ne sont nulle part ailleurs chez eux, à moins de faire le deuil de leur judéité et de se dissoudre parmi les Nations. Nous avons été conçus pour être séparés et séparés nous devons rester. Sinon, qu’aurait signifié de lutter tant de siècles pour demeurer Juifs ? C’est donc ici qu’il faut être.


Tout ceci étant par essence irrationnel, depuis les commencements de notre histoire, je ne conçois pas qu’une « solution » soit à espérer. Les « moyens de la résolution du conflit » sont des termes que nous ne devrions même pas employer sans en rire. Pour moi, pas de « processus de paix », de mesures économiques, de voie politique.


Si l’on doit être véritablement raisonnable, conscient de la réalité profonde des choses et quelque peu instruit de l’histoire de notre peuple, il n’y a de place que pour des actions militaires qui demeureront insatisfaisantes, provisoires et seulement ponctuellement efficaces. L’État palestinien qui sera peut-être établi d’ici les prochaines années ne serait qu’un pansement sur une plaie brûlante, la leur et la nôtre.


Peut-être évoluerai-je encore, mais pour le moment, ce point de vue est devenu le mien et, comme toute sensibilité ici, il n’est pas partageable. Je ne vous demande donc pas de le partager. Ce pays est celui des irréductibilités.


Je savais en venant ici que j’entrerais dans la fournaise. Mais j’avais besoin d’être avec eux, d’aller jusqu’au bout, de partager leur destin et de vivre intensément le songe fugace qu’est la vie" - Dimanche 1er décembre 2002


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