« Rosh ha Shana fait exister la future année et met en place les événements dans le Plan divin, ce qui est écrit dans le Ciel avant même la Création. Mais ce qui a été écrit est infini ! Les potentialités sont sans fin, toutes les dimensions parallèles coexistent virtuellement. Ce qui est écrit peut donc toujours être transformé par notre transformation. Destins réécrits à l’infini, sans cesse modifiables. Hachem nous aide à aller là où on le désire – dans la bonne ou dans la moins bonne direction – nous y sommes aidé et accompagné. A chacun de nous d’écrire notre destin pour que le monde ne retourne pas au néant, pour que cette année nouvelle existe bel et bien ».
UNE ANNEE AVEC LA CABALE
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
Livre 6/6 Secrets du temps et des Fêtes (extrait)
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"Le commentaire classique sur Rosh ha Shana exprime que nous sommes jugés par D.ieu en ce jour et que, de ce jugement, dépendra notre sort pour l’année à suivre : nous serons - ou pas - « inscrit dans le Livre de la Vie ». La tradition ésotérique complète et nous emmène un peu plus loin.
Nous ne serons pas jugés d’un point de vue extérieur – la Royauté n’est pas un Juge – mais de l’intérieur, en quelque sorte. Pour le Baal Chem Tov, ce sont des anges qui statuent dans les tribunaux célestes, sans pour autant en avoir l’autorité. Ils nous jugeront donc d’après les jugements que nous émettons sur nous-même et sur les autres ! Le bon ou le mauvais jugement divin dépendra donc du fait que l’on s’est soi-même jugé. C’est pour cette raison essentielle que la Hassidout nous enjoint de nous juger bien et de bien juger, ainsi que la parasha Choftim le révèle.
L'on se sert, envers l’homme, de la mesure dont il se sert lui-même (Traité Sota, chapitre 1, Michna 7)
Alors que faire ? Il s’agira de se juger soi-même positivement, de ne jamais se dévaloriser à nos propres yeux. Il faudra bien sûr juger bien les autres, aussi bien que nous-même. Et il sera question de bien juger les événements de la vie, en adoptant la vision que pose D.ieu sur l’être humain : tout a été créé pour le Bien - même nos faiblesses et les épreuves que nous traversons -, l’être humain est foncièrement bon - parcelle d’étincelle divine parfaite et merveilleuse. Et il faudra tenter de se souvenir que le Juif est un tsadik aux yeux de D.ieu.
Ainsi tout va d’après la préparation, comme le répète la tradition hassidique : la qualité d’un Shabbat dépend de l’énergie et de la bonne volonté que l’on met à sa préparation. Notre accomplissement tout au long de l’année, de la même manière, dépendra de l’intention et du travail intérieur opéré dans les jours et les heures qui précèdent Rosh ha Shana.
Les Textes disent que nous sommes jugés chaque jour, mais aussi que Rosh ha Shana est le jour du Jugement. Cette contradiction n’en est pas une si l’on retient qu’il existe deux formes de jugement :
- un jugement général, sovèv kol almin, la lumière qui entoure les mondes, autrement dit le makif, qui peut représenter l’inconscient. Le sovèv est une notion au-delà de notre compréhension, impossible à se représenter, on l’appelle l’intériorité du Plaisir de gouverner du Roi des rois ;
- un jugement intérieur, mémalé kol almin, la lumière qui « emplit tous les mondes », le pnimi, c’est-à-dire l’intériorité, l’intellect.
Tout ce que nous devons faire se résume dans la formule : à Rosh ha Shana nous « couronnons notre Roi ». C’est un processus en plusieurs étapes. « Couronner le Roi », c’est installer D.ieu « au-dessus » de nous, Le faire exister comme un principe de base dans nos vies. Cette « installation » dans notre réalité quotidienne, passe par une construction qui dépasse l’intellect, qui se situe, pour la Cabale, au-dessus de la tête, au niveau de la « couronne », dans la sefira du Keter, qui correspond à l’inconscient.
Notre reconnaissance de la royauté divine – de Sa suprématie sur tout, sur nos vies – c’est la Mal’hout. Cela passe par la soumission à cette idée indépassable, par le bitoul, l’annulation de notre ego. Accepter de se soumettre – c’est-à-dire accepter de s’en remettre – au Roi des rois, c’est la première étape du processus qui permet de faire exister la future année. L’idée la plus folle qui soit pour un esprit cartésien, rationnel, occidental…
Il s’agit en effet d’abord de la faire exister au sens propre, cette future année, avant qu’elle soit bonne et douce ! Le monde a été créé et il est recréé à chaque instant, par la volonté de D.ieu. Le monde pourrait donc retourner au néant sans laisser de trace.
Aux dernières heures avant la fête, le monde est potentiel, suspendu entre deux possibilités. Le monde, le temps, l’année surgiront du Keter, sans rien qui puisse les faire exister sauf la volonté et le plaisir de gouverner du Roi, ces deux dimensions du divin qui constituent l’intériorité du Keter. Comment les éveiller ? Par les sanglots de Son peuple. Oui, nous désirons exister et vivre. Oui, nous voulons le Roi des rois pour Roi. Le chofar exprime nos sanglots - courts, longs, hachés. Tekiah, terouah, chevarim, soupirs, sanglots et gémissements vont L’atteindre. Nos sanglots, non pas ceux de serviteurs de D.ieu dans le devoir de l’office qui accomplissent la volonté du Roi, mais des sanglots d’enfants à leur père qui sauront éveiller Ses gaagouim, les langueurs du Roi pour Ses enfants, nous dit poétiquement la Tradition.
Les discours préparent, les prières entourent, le chofar éveille la volonté et le plaisir de gouverner du Roi des rois. Nous pleurons avec une corne de bélier. Avec le son du chofar, nous entrons en relation avec l’idée de Roi souverain sur nos existences, avec ce projet dans notre inconscient collectif. Nous passons de l’idée, de l’intellect aux émotions, au tremblement de tous nos os, nous nous enflammons pour l’idée, et là, là seulement, l’idée peut s’implanter durablement en nous et devenir une réalité, une nature profonde".
Shana Tova ou Métouka ! 👑💛🍏🍯🙌
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Illustration : Philippa Wood
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